Jean-Louis Étienne est un médecin et explorateur français. Il est connu pour ses expéditions en Arctique – il a été le premier homme à atteindre le pôle Nord en solitaire en 1986 – et en Antarctique, notamment la Transantarctica réalisée en 1989-1990.
Dans cette interview, Jean-Louis Étienne nous partage les éléments essentiels qui ont constitué son formidable moteur, et ses capacités de ressourcement. C'est l'aventure intime d'une vie passée à se réaliser, et à embarquer avec soi individus et organisations dans la découverte de notre environnement, et de ce qui fait notre socle vital.
« Oser, c’est engager son imaginaire au-delà des certitudes »
Interview réalisée le 05/04/2023 par Thérèse Lemarchand, CEO Mainpaces
Depuis tout jeune j’aimais vivre dehors, dormir dehors, imaginer des expéditions. A 14 ans, j’avais déjà dressé une liste de matériel pour aller camper dans les Pyrénées en hiver. Pourquoi en hiver ? Pourquoi seul ? J’adorais la nature. Je partais seul, souvent, dormir quelque part dans les collines du Tarn, je n’étais pas loin mais j’étais en expédition. C’était surtout la montagne qui me plaisait, mes héros étaient les grands alpinistes, je m’immergeais dans leurs ascensions.
La médecine m’a ouvert la voie des expéditions, je pouvais y proposer mes services. J’ai d’abord embarqué avec le père Jaouen et ses jeunes toxicomanes sur le Bel Espoir, puis avec Eric Tabarly. J’ai été 12 ans médecin d’expédition, et j’ai fait beaucoup d’expéditions en haute montagne.
J’ai découvert dans l’Himalaya une façon de se nourrir qui n’était pas équilibrée, je me rappelle le saucisson au K2 ... J’ai fait un DESS de nutrition et génie alimentaire (transformation des aliments), et mon mémoire de DESS a été « La nutrition en expédition », que j’ai ensuite renforcé pour les pôles. J’avais décidé d’aller au pôle Nord à un moment donné.
Cela m’a permis de creuser les contraintes d’apport calorique pour le froid et l’effort et la nécessité de porter sa nourriture, et d’étudier en profondeur la possibilité de maintenir un équilibre nutritionnel avec la recherche d’aliments légers.
Le corps a une capacité de régulation qu’on a du mal à appréhender. Avant de partir au Pôle Nord il fallait que j’approfondisse ma capacité de thermorégulation au froid.
Je suis allé faire des tests à l’hôpital militaire de Lyon avec le service qui travaille avec les chasseurs alpins. Je suis resté allongé deux heures dans une pièce à +1°C, et un ventilateur produisant un vent artificiel à 0,8 m/s pour accélérer mon refroidissement. J’avais des capteurs partout, sur le bout des doigts, sur le corps, pour mesurer en particulier ma consommation d’oxygène, j’étais totalement nu. Pendant 2h, j’ai beaucoup tremblé, j’ai beaucoup dépensé d’énergie. C’était très pénible.
Il faut savoir que les tremblements sont des contractions musculaires automatiques qui visent à produire de la chaleur. Le rendement énergétique de notre machine musculaire est très mauvais, c’est le même que celui d’un moteur à explosion. Seulement 25% de l’énergie engagée produit du mouvement, le reste est de la chaleur. Pendant les tests au froid, on mobilise toute l’activité métabolique pour produire de la chaleur. Durant ces 2h d’expérience, ma température centrale était restée à 37°, mes températures périphériques étaient descendues à 8°, à partir du genou, et des bras.
J’ai refait ces tests après mes 63 jours au pôle Nord, pendant lesquels la température extérieure avait varié de -52°C à -18°C. J’ai beaucoup moins consommé d’énergie, beaucoup moins tremblé. Ma température centrale s’est tout de suite abaissée à 35,5°C, ce qui serait pour moi aujourd’hui le début d’un coma hypothermique.
Tout corps qui passe du temps au froid va mettre en place cette forme de régulation. Le corps est d’une intelligence adaptative remarquable, et j’ai pu l’observer tout au long de mes expéditions, et sur de multiples paramètres comme l’hypoxie d’altitude.
L’expédition est une entreprise technologique extrêmement précise et complète, il faut optimiser le matériel – avoir le traineau le mieux adapté possible, identifier le bon type de réchaud, trouver des financements, créer une structure, rassembler des personnes qui vont nourrir le projet dans le bon sens.
Il faut avancer toutes les antennes dehors, capter ce qui va enrichir, apporter une solution.
Mais c’est l’envie qui vous guide, la détermination, c’est le moteur principal de tout. Je souligne toujours l’envie au sens de quelque chose qui est profond, qui est précieux. Il s’est passé quelque chose en vous, c’est chimique, c’est comme une rencontre amoureuse. L’envie est un support, c’est solide, et c’est quelque chose qu’il faut entretenir.
Enfin il y a le fun, et chaque voie qui vous satisfait en fait partie. Le fun permet de dépasser toutes les complications.
Quand je suis parti au pôle Nord, il n’y avait que 4 finlandais qui avaient réussi 2 ans avant moi en tirant leur traineau. On part du Nord du canada, le gars de la dernière base m’a vu arriver et m’a donné 1% de chance de réussite. J’ai échoué une première fois en 85. Puis je suis revenu l’année suivante mieux préparé, avec du matériel amélioré. La construction technique est à chaque fois une avancée. Quand il m’a revu ainsi que mon matériel, il m’a dit « toi tu reviens, tu es mieux équipé, allez, je double ta chance de réussir, je te donne 2% ».
C’était fou, c’était hyper dangereux. Mais je n’allais pas là-bas pour risquer ma vie, mais pour la réaliser, cela n’a rien à voir. Si on regarde la peur de l’existence, chaque mouvement est un risque, comme vous quand vous faites du vélo à Paris. Il faut beaucoup de concentration pour cela. Je retiens de votre parcours qu’à plusieurs moments vous avez eu cette envie, qui vous a poussé à agir, et à créer votre entreprise. C’est important pour votre histoire, c’est ça qu’il faut construire.
L’envie est le moteur principal, et il faut résister à la tentation de l’abandon. On ne repousse pas ses limites, on se découvre, et il y a des récompenses dans la solution.
Le pôle Nord est un choc colossal. Il n’y a aucune référence à l’humain, vous êtes sur une autre planète, c’est un océan gelé. J’étais seul, j’étais hyper seul, il n’y avait pas de téléphone, de GPS, je naviguais au soleil. J’y ai découvert une intensité dans la solitude que je ne connaissais pas, quasi mystique.
C’est une mer gelée sur 2 m d’épaisseur, avec un courant et du vent qui déplacent la banquise depuis le détroit de Béring au Nord du Canada. C’est un chaos, ce sont des blocs de glace qui se chevauchent et forment des murailles 5 – 6 – 7m de hauteur.
Je suis parti début mars pour avoir suffisamment de lumière pour pouvoir avancer. Les 8 premières heures de marche j’étais exténué, et je n’avais fait que 8km à travers ce chaos de glace. Les 200 premiers km sont infernaux, on a toutes les raisons d’abandonner. J’étais réveillé par le froid, -52°C, -45°C, -47°C sur mon journal de bord, j’étais en hypothermie.
Je me suis fait mal et j’ai dû renoncer. Je suis tombé dans un trou, je crois que ce trou était là pour me sauver. Je n’étais pas prêt. Je suis revenu, et j’ai appris.
Quand je suis revenu c’était le même choc. Quand vous arrivez en petit avion et que vous voyez ce chaos de glace... Mais je me suis dit « je vais faire ce que je peux ».
Je voulais aller au pôle Nord, je savais qu’il y avait des dangers. J’avais fait beaucoup d’escalade – vous n’avez pas grand-chose au bout des doigts, d’expéditions en Himalaya. L’Himalaya et ses avalanches ont un aspect imprévisible plus difficile que le pôle.
Au pôle Nord on maîtrise davantage. Il y a parfois de la glace jeune, la glace de mer qui est flexible – vous êtes seul, et vous savez que si vous passez à travers vous êtes morts. Mais vous apprenez à la traverser.
Je marchais 8h par jour non-stop jusqu’à 16h. Mais quand il y avait un obstacle, je voulais passer l’obstacle et dormir après l’obstacle. Je me rappelle un jour une fracture de la banquise qui était large, avec des courants. Je voyais cette glace qui se déplaçait, je ne pouvais pas la passer en amont. Je l’ai passée en aval, ça tenait, mes skis étaient légèrement entrainés, la dérive a duré 100 m, jusqu’à ce que je parvienne à débarquer sur la glace dure.
A l'arrivée, j'ai explosé de joie. C’est une récompense constructive, et en même temps c’était de l’audace, j’aurais pu disparaître. Mais j’étais plus concentré sur ma survie. D’une manière générale j’ai eu de la chance ! Mais l’envie, l’apprentissage, l’audace et les récompenses m’ont permis d’aller au bout de mes projets.
J’étais essentiellement nourri par l’aspect outdoor. J’étais un super campeur, j’avais fait des bivouacs, connu des tempêtes en mer, et j’étais soutenu par cette idée que je pourrais toujours avoir une cabane dans un coin, avoir des poules et voir venir. Enfant j’étais timide, la nature était mon refuge, les oiseaux me tenaient compagnie. Très manuel, je m’occupais beaucoup de mes dix doigts, je réparais la mobylette de mon père, j’ai construit ma première guitare. J’ai toujours réfléchi à faire par moi-même. Mon exercice manuel m’a toujours rassuré sur ma capacité à vivre en autonomie.
J’ai toujours été indépendant dans mes choix – je n’appartiens à aucune institution, à aucune entreprise autre que moi, j’ai toujours gardé la liberté d’inventer ma vie.
Il faut s’alléger du poids des souvenirs. Nous avons habité aux Etats-Unis pendant 2 ans, les enfants étaient jeunes, et quand nous sommes rentrés nous avions un garage plein d’objets et de choses diverses. J’ai réalisé la difficulté de faire le tri parmi tous ces objets qui avaient chacun une histoire, une forme d'intérêt. Je faisais des piles. J’ai fini par faire trois voyages à la décharge pour tout y déposer, et chaque fois que je mettais un objet dans le conteneur, je renouais avec l’émotion qu’il m’avait un jour apportée, mais je n’avais plus besoin de la matière. Le jour où j’ai fermé le garage j’ai été soulagé, et je n’avais rien perdu.
Peut-être l’objet déploie en vous un souvenir, mais l’objet n’a pas d’attachement à vous, comme ce réchaud - même s’il a assuré ma survie pendant 63 jours au pôle Nord.
Il faut remettre de la perspective, et laisser au vivant toute sa place. Prenez par exemple notre système nerveux autonome : comment le vivant est-il arrivé à une telle précision avec une telle complexité ? Qui est aux manettes de tout cela ? C’est une interrogation que j’adore.
On ne sait pas créer la vie, on ne sait pas faire du vivant à partir de la matière inerte. Toute naissance est issue de cellules préalablement vivantes. On a essayé en laboratoire de refaire le big bang, en mettant dans une éprouvette du calcium, du magnésium, du carbone, ... Au fond du tube, des protéines, les briques de l’architecture du corps, mais rien de vivant n’est apparu.
La complexité – le vivant dont la quête de l’orgasme, le désir sexuel, est un engagement pour se multiplier, tout cela m’apaise. Qu’est-ce qu’on se prend le chou ! On n’est rien dans cet univers, on a eu la chance que les conditions de vie sur cette terre nous aient permis de nous déployer, de nous inventer, et quelle m… on y met !
La magie du vivant m’apaise, on porte en nous cette magie. L’autre chose qui m’apaise est le ciel, on décide de faire une expédition ou pas, regardons le ciel. Est-ce que l’univers est dans une sphère, une boite, sans limite ? Cela me donne une forme de vertige.
Dans la persévérance, le moteur principal reste l’envie, nourri par l’engagement. Quand son engagement ne remplit pas l’attente, il y a un abandon.
Souvent dans un projet qui vous tient à cœur, la persévérance consiste à traverser tout ce qui peut construire votre projet, ou ce qui peut détériorer votre envie. L’extérieur y est pour beaucoup aussi. Mon père, tailleur d’habits, ne croyait pas en la possibilité que je fasse médecine, et que la famille puisse le supporter financièrement. J’ai toujours été habitué à me débrouiller, et si je n’y arrive pas je vais chercher la solution. C’est une route permanente. De temps en temps on réussit ce que l’on voulait faire. C’est une récompense, et c’est aussi une libération, dans le sens où quand vous avez réalisé le désir, vous avez à nouveau la capacité à réinventer quelque chose.
Il faudrait faire un stage de liberté, de créativité quelques années de sa vie, cela devrait être obligatoire de renouer avec une part d’autonomie ! On a des compétences que l’on ignore, et que le cantonnement ou les institutions ne permettent pas de développer.
L’avenir de la planète est compliqué, on est nombreux, il faut que tout le monde mange, il faut que tout le monde reste à 37°, et on est la civilisation carbone. C’est tellement extraordinaire les fossiles, le charbon - le pétrole - le gaz, et tout ce qu’apportent la chimie, la pétrochimie aujourd’hui y compris dans le domaine de la santé.
La solution est multifactorielle, elle est complexe, et je regrette que l’on ne traite dans l’actualité que la partie colère de la jeunesse, comme si nos dirigeants n’avaient pas compris qu’il fallait mettre sur « Off » depuis le temps qu’on le leur dit. On donne une idée que le politique est impuissant.
La transition va prendre du temps. Je n’ai qu’un message simple : « Soyez chacun d’entre vous un acteur ou un investisseur de la solution ». Je crois que les manifestations extrêmes avec de la violence nous éloignent de la mobilisation de tout le monde vers la solution.
On manque de pédagogie et d’encouragement du citoyen à participer. Il peut y avoir du fun partout, y compris dans le fait de faire ses lessives en fonction du soleil qui va les sécher gratuitement.
Les 30 glorieuses sont devant nous. Décarboner en 2050 est un challenge colossal, il n’y aura pas d’aspirateur à CO2. Il faut que la nature recapte le plus possible, et que nous émettions le moins possible.
La solution est devant, elle est comportementale, et elle est technologique. Le solaire instantané, la biomasse, l’énergie hydroélectrique sont indispensables, mais il faut se rappeler que les énergies fossiles que l’on brûle et que l’on utilise de façon massive aujourd’hui sont de l’énergie solaire transformée pendant 250 millions d'années. Donc on court après le temps, et si on veut aller plus vite il faut avoir une hyperdensité énergétique qui est le nucléaire, en complément de toutes les modalités de réduction de la consommation.
Entretenir le fun passe par réussir dans ses projets, et trouver ses endroits de ressourcement qui remettent de la joie dans la vie. Moi qui ai toujours voulu être autonome et savoir compter sur mes dix doigts, Castorama est un de mes lieux de prédilection. Lundi dernier j’avais eu une journée fatigante, j’avais besoin de me distraire, j’y suis allé acheter des tubes de cuivre et je me suis fabriqué ce carillon à vent, qui est devant la fenêtre. J’aime l’entendre sonner.
Je ne suis pas inoxydable, j’ai aussi mes moments de faiblesse. J’ai des morceaux de musique fétiches qui renouent avec des moments heureux de ma vie. En général cela me fait pleurer d’émotion, et puis ça me remobilise.
L’écriture est également un moyen puissant pour cela, écrire l’émotion, chercher le mot juste, celui qui a une signification, qui résonne. La rencontre avec le premier iceberg au Groënland est un moment fugace. Quand vous trouvez le mot qui ramène cette musique-là, il va faire remonter une nostalgie de l’émotion qui est beaucoup plus forte que l’émotion instantanée que l’on a vécue. L’écriture est une revisite du passé avec une certaine nostalgie.
Le Polar Pod est un projet hors norme de la trempe des pionniers, une aventure humaine doublée d’un défi technologique, une exploration océanographique jamais réalisée qui fera date dans la découverte des océans.
C’est 40M€ de budget, cela fait 12 ans que je travaille dessus. Ce sont des engagements technologiques très professionnels car des chercheurs du CNRS et d’autres institutions vont venir à bord, avec une maîtrise d’œuvre d’Ifremer. J’en suis l’inventeur, le lien entre Ifremer et le chantier, et celui qui trouve les financements.
Quand vous faites un projet hors norme, la difficulté est de faire évoluer la norme pour faire en sorte qu’elle devienne suffisamment flexible sans tordre le droit. Alors de temps en temps je suis l’empoisonneur de service, et de temps en temps l’inventeur génial. L’audace commence au-delà de la frontière où vous amène l’expert. L’expert est garant de la norme.
Faire ce lien entre la norme et hors norme, assurer une flexibilité maîtrisée, c’est tout l’enjeu de l’innovation du projet, et mon rôle en particulier.
Il faut réussir ce projet Polar Pod, et vous pouvez tous y contribuer à travers son financement, je cherche encore des mécènes – rencontrons-nous !
On ne repousse pas ses limites, on se découvre. Avancez, et terminez ce que vous entreprenez.
J’entends souvent des gens me dire « Il faudrait quand même que je marche, que je fasse un peu de sport… ». Mettez-vous dans un club de marche et faites la balade du dimanche ! Vous serez obligé de terminer la randonnée. Vous serez peut-être perclus de courbatures, fatigué, mais vous aurez réalisé ce pour quoi vous étiez parti.
On ne peut pas se construire si on ne termine pas ce qui nous a mobilisé. C’est comme ça que l’on prend confiance en soi, et que l’on peut monter en audace.
Cela dépend également du niveau où l’on met le curseur de nos envies, et parfois on ronronne. Je suis très attaché à l’éducation, et à la formation professionnelle, beaucoup trop sous-estimée en France. J’y fais des interventions, je leur dis « Soyez ambitieux, voyez grand ! N’écoutez pas ceux qui vous disent que vous ne pourrez pas y arriver. »
Il faut voir dans la personne tout son potentiel de réalisation – mais il faut aussi la mettre en route, et c’est encore trop rare dans notre modèle éducatif. Lui dire « Ca c’est vraiment bien. Là tu peux encore travailler, mais à cet endroit-là c’est bien, tu peux développer ».
Il faut remettre le rêve à la surface, c’est ça qu’il faut entretenir.
Médecin spécialiste de nutrition et de biologie du sport, Jean-Louis Étienne a participé à de nombreuses expéditions en Himalaya, au Groenland, en Patagonie.
Infatigable défenseur de la planète, il a mené plusieurs expéditions à vocation pédagogique pour faire connaître les régions polaires et comprendre le rôle qu’elles jouent sur la vie et le climat de la terre. Et en avril 2010, il réussit la première traversée de l’océan arctique en ballon.
Il a été le premier homme à atteindre le pôle Nord en solitaire, et a réussi la plus longue traversée de l'Antarctique en traîneau à chiens : 6300 km.
Distinctions / Décorations
Docteur en médecine
Interne en chirurgie
Grand Officier de l’Ordre National du Mérite
Commandeur de la Légion d’Honneur
Membre de l’Académie des Technologies
Médaille d’or de la Société de Géographie
Fellow of the American Explorer Club
Fellow of the National Geographic Society
Ambassadeur des Pôles et de l'Océan à l'UICN
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