Cet article “Les bénéfices de la respiration” est une libre synthèse de l’excellent podcast1 réalisé par La Science, CQFD sur France Culture, avec des chercheurs de l’INSERM et de la Pitié-Salpêtrière, dont Sophie Lavault, Psychologue clinicienne et Docteure en neuroscience, et Thomas Similowski, chef du service de Pneumologie, médecine intensive et Réanimation de la Pitié Salpêtrière et directeur de l’unité de recherche Neurophysiologie respiratoire expérimentale et clinique de l’Inserm et Sorbonne Université.
La respiration est la seule fonction vitale contrôlable volontairement. Comment fonctionne la respiration ? Comment agit-elle sur l’activité cérébrale ? Quels sont les exercices efficaces ? Voilà ce que nous vous proposons de découvrir.
Le 26 Juin 2025, Collectif Mainpaces
Chaque jour, sans même y penser, nous respirons près de 20 000 fois. Ce va-et-vient d’air constant passe le plus souvent inaperçu. Il est pourtant le socle même de notre existence. L’oxygène que nous inspirons nourrit nos cellules, tandis que le dioxyde de carbone que nous expirons emporte les déchets de notre métabolisme. C’est un mécanisme aussi discret qu’indispensable.
Mais la respiration est bien plus qu’un simple échange gazeux. Contrairement au cœur, que nous ne pouvons ni accélérer volontairement ni ralentir consciemment, la respiration est la seule fonction vitale sur laquelle nous pouvons agir. On peut la contrôler, la moduler, l’apprivoiser. Et cette faculté unique fait d’elle un outil extraordinaire : à travers le souffle, nous pouvons agir sur notre mental, notre corps et nos émotions.
Et il y a cette dimension symbolique, presque mystique : en latin, le mot spiritus signifie à la fois « souffle » et « esprit ». Depuis des siècles, dans toutes les cultures, la respiration est associée à la vie, à l’âme, à l’énergie vitale. Se reconnecter à son souffle, c’est donc aussi revenir à soi, à l’essentiel, à ce qui nous fait sentir vivant.
Respirer, c’est alimenter notre corps en oxygène. Ce gaz vital est capté par les poumons, absorbé par le sang et distribué à toutes les cellules du corps. Là, il permet la production d’énergie, ce carburant qui alimente nos moindres mouvements, nos pensées, nos émotions. En retour, nous évacuons le dioxyde de carbone, déchet du métabolisme. Un déséquilibre — trop peu d’oxygène, trop de CO₂ — peut causer des troubles allant de la simple fatigue à la perte de conscience.
Quand on respire profondément, on active bien plus que les poumons. La respiration stimule la circulation lymphatique, ce système de nettoyage interne qui soutient nos défenses naturelles. Les mouvements du diaphragme massent les organes internes, facilitent la digestion, éliminent les toxines. Respirer, c’est aussi entretenir l’intérieur de notre corps, un peu comme un auto-nettoyage doux et constant.
Dans le domaine sportif, la respiration est un levier trop souvent sous-estimé. Une respiration bien maîtrisée2 permet de mieux oxygéner les muscles, de retarder la sensation de fatigue, et d’accélérer la récupération. Mais son impact va plus loin : elle aide aussi à rester concentré, à gérer le stress d’avant-match, à garder la tête froide dans l’effort. C’est pour cela que de nombreux athlètes, yogis, danseurs, boxeurs ou coureurs intègrent des techniques de respiration à leur préparation physique.
Le souffle est un miroir de notre état émotionnel. Quand on est détendu, il est ample et profond. Quand le stress monte, il devient court, saccadé. En prenant simplement quelques minutes pour respirer consciemment, nous pouvons calmer notre système nerveux, apaiser nos pensées, retrouver notre équilibre. Une respiration lente et profonde active le système parasympathique — celui du repos et de la digestion. C’est l’un des moyens les plus simples et efficaces pour désamorcer une crise d’anxiété ou de tension.
Se concentrer, c’est ramener l’attention à l’instant présent. Et quoi de plus immédiat que sa propre respiration ? Dans les pratiques de préparation mentale et de pleine conscience, le souffle est utilisé comme un point d’ancrage, un repère stable au cœur du tumulte mental. Cette simple habitude permet d’améliorer la mémoire, la lucidité, la clarté des décisions — autant de ressources précieuses dans un quotidien souvent saturé d’informations.
La respiration structure notre parole. Elle rythme notre voix, ponctue nos phrases, crée des silences. Mais elle fait encore plus : elle nous connecte à l’autre. Lors d’une conversation fluide, il se crée souvent une synchronisation respiratoire inconsciente entre les interlocuteurs. Ce phénomène favorise la compréhension, la complicité, l’empathie. Des expériences fascinantes ont même montré que des robots capables de simuler une respiration visible, comme le robot Pepper3, généraient plus de confiance et d’attention chez les humains.
Le souffle est aussi la porte d’entrée vers le sommeil. En respirant profondément et régulièrement, on envoie un signal au cerveau : « tout va bien, tu peux relâcher ». Cela favorise l’endormissement, diminue les réveils nocturnes et améliore la qualité du sommeil profond. À l’inverse, des troubles comme l’apnée du sommeil perturbent sérieusement le repos, et sont associés à une augmentation du stress, de l’hypertension et de la fatigue chronique.
Créer demande de l’espace mental, du calme intérieur. La respiration nous aide à faire le vide, à ralentir le flot des pensées parasites, à écouter cette petite voix intérieure qui jaillit quand on s’y attend le moins. De nombreux artistes, écrivains ou musiciens utilisent consciemment la respiration comme rituel d’entrée dans leur monde intérieur.
On pense souvent que respirer est automatique — et c’est vrai. Mais c’est justement parce que c’est automatique qu’on en oublie le pouvoir. La respiration est un outil gratuit, universel, accessible à chaque instant. Elle agit sur le corps, le mental, le cœur, les relations. Elle nous permet de mieux performer, de mieux dormir, de mieux aimer, de mieux être. Elle est à la fois notre premier souffle à la naissance, et notre dernier souffle au moment du départ. Entre ces deux extrêmes, elle peut devenir notre meilleure alliée.
Et au-delà de notre souffle individuel, il y a un enjeu collectif. La qualité de l’air que nous respirons, les pollutions qui nous entourent, les maladies respiratoires en hausse… Tout cela nous rappelle que respirer est aussi un acte politique, écologique, citoyen.
Alors, la prochaine fois que vous sentez la tension monter, arrêtez-vous un instant. Posez une main sur votre ventre. Inspirez lentement. Expirez profondément.
Et rappellez-vous : dans ce simple souffle, il y a plus que de l’air.
Il y a de la présence. Il y a du pouvoir.
Il y a… la vie.
Gagner en clarté, éviter l’épuisement, incarner et déployer un leadership plus juste et impactant…, intégrer la respiration dans votre quotidien de leaders vous fera gagner beaucoup de temps et d’énergie. Nous intégrons chez Mainpaces ces techniques respiratoires dans nos accompagnements, qui soutiennent les challenges personnels et professionnels auxquels vous êtes confrontés.
Avec notre méthode pluridisciplinaire coordonnée, nous ouvrons ainsi aux dirigeants et à leurs équipes les ressources nécessaires pour affronter les défis d’aujourd’hui et construire au sein de leurs organisations le monde de demain, dans une vision durable.