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Newsletter Leading #26
27 juin 2024
« Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. A te regarder, ils s’habitueront. » - René Char
Dans le contexte conjoint d’une dissolution surprise de l’Assemblée Nationale et des risques associés à l’évolution du climat et aux situations de guerre aux portes de l’Europe, le sentiment d'incertitude, de perte de contrôle et de vulnérabilité, l’information et la désinformation permanentes, la tension au sein des relations familiales et sociales, nourrissent un sentiment majeur d’anxiété.
Si le risque engendre du stress, il est aussi au cœur de la vie. L'événement mondial des Jeux Olympiques, avec tous ses aléas, représente l’espoir d’un événement puissamment fédérateur et festif. Les athlètes eux-mêmes incarnent le risque. Dans un risque permanent d’échecs et de blessures, les sportives et les sportifs sont une représentation formidable d’accomplissement et de dépassement de soi.
C’est la force de l’engagement associée à celle du rêve, que l’on retrouve également dans le milieu entrepreneurial à impact. Développer son potentiel d’action pour une cause qui nous dépasse contribue au sens que l’on donne à notre vie. Partager une dynamique commune de projet permet de nourrir des relations de soutien et renforcer notre courage et notre espérance.
Dans ce contexte, il nous a donc semblé intéressant d’aller approfondir sous de multiples facettes ce que le risque représente en termes d’enjeux, et comment s’équiper pour mieux l’appréhender.
Soyez énergique et heureux, bonne lecture !
Thérèse, fondatrice et CEO Mainpaces
La belle rencontre du mois dans une interview à 360°
Patrick Roult est chef du pôle de haut niveau à l’INSEP et membre du Conseil Scientifique Mainpaces. Dans cette interview, il nous parle d'impact « Toute la manière dont je pense le travail qui est fait, la manière dont je l’organise, est guidée par cet objectif d’impact. » Exigence, liberté, travail bien fait et rapport à l'autre, dans une vision beaucoup plus largeque l'action immédiate, sont les ingrédients essentiels de cet impact.
Au sein de l'INSEP, il accompagne les sportives et les sportifs à donner le meilleur d'eux-mêmes. « J’attends (...) qu’ils assument pleinement leur propre responsabilité dans leur projet. On ne peut pas vouloir la liberté et la sécurité. Quand on veut la liberté, on rentre nécessairement dans une sphère insécure. C’est du reste le problème de nos sociétés modernes. Ce dogme de la sécurité, de la prévention, aliène une partie de notre liberté. » La réussite reposera sur l'engagement : « Je ne crois qu’à une chose, c’est l’engagement. […] Ce qui permet de tenir le niveau d’intensité de l’engagement c’est la force du rêve. »
Enfin Patrick Roult évoque le leadership et le management dans le sport : « La question centrale est celle du leadership des sportives et des sportifs. Notre enjeu quotidien est de mettre en mouvement et d’entrainer avec eux tout ce que la France sait faire de mieux pour qu’ils puissent réaliser leur rêve. C’est un vecteur d’énergie, et donc ça a un sens. » Et nous parle des parallèles entre sport de haut niveau et l'entrepreneuriat : « Chez les sportifs très tôt, tu apprends à gagner mais tu apprends aussi à perdre, et tu sais bien que ce n’est pas parce-que tu as perdu que ça s’arrête. […] Je vois chez beaucoup d’entrepreneurs une frousse bleue de perdre. »
Or c'est parce que le sportif est vivant et confronté au réel qu'il peut performer. Travailler sur soi sans relâche et appréhender son environnement en évolution permet d'appréhender avec plus de lucidité une réalité complexe.
Mise en perspective et approfondissements
Le risque est au cœur de la vie et de l’avenir. Ce qui est passé n’est plus risqué, une fois décédée une personne ne risque plus de mourir. Le figé est sans risque, l’organique, le génératif est risqué. La création est un risque énorme : le risque d’échouer, de ne pas convenir, d’être plagié, de plagier sans s’en rendre compte, de choquer, de déplaire, d’être rejeté, incompris, ruiné (Bernard Palissy et son émail, les artistes maudits, etc.). Il s’agit donc d’apprendre à faire avec le risque, au risque sinon certain de s’épuiser ou de s’arrêter net : “A trop museler sa monture, on risque de se retrouver enfourchant un cheval de bois.” Dris Chraibi.
🫂 Deux paramètres ressortent d’une analyse de risque : la façon dont on le mesure ou le perçoit, et la façon dont on vit avec, dont on le gère.
Risque = intensité d’un mal x sa probabilité d'occurrence (aléa)
Il s’agit donc pour identifier un risque d’analyser s’il porte par exemple sur une vie humaine ou une sur une casse matérielle, et de lui attribuer une valeur relative. De manière générale, on a tendance à surestimer les risques de petite et de moyenne intensité mais à forte fréquence (ce sont ceux que l’on voit) par rapport aux risques à forte intensité mais à faible fréquence. Ainsi à titre domestique le risque de feu reste sous-estimé, et le risque météo (fera-t-il beau pour mes vacances ?) peut nous sembler plus important que le risque climatique.
😌 Le risque est une décision permanente, dans laquelle entrent les questions d’éthique, de valeurs, de coûts, et de contexte. La connaissance du risque n’est pas suffisante pour le régler, il y a la façon dont on le perçoit intimement, ce qui nous pousse à agir, et les ressources à notre disposition. Gérer le risque est une question fondamentale de lucidité. Cela impose d’accepter que le risque existe, et de mettre en place un mouvement de changement, une stratégie adaptative qui évoluera avec la situation. La question sera alors d’installer les protections à sa disposition, et d’anticiper ce que l’on fera si le risque se produit pour y être préparé.
Comme le dit un ami marin naviguant dans les zones rocheuses de bretagne, “qui va lentement tape doucement”. Dans ce cas précis, ralentir est la stratégie choisie. Elle ne supprimera pas les récifs, mais permettra à la fois de mieux observer les roches affleurantes et de faciliter l’évitement, et si on devait les cogner, de minimiser la casse.
👁️ La perception de la valeur du risque en occurrence et en intensité est très teintée par notre histoire personnelle. Elle sera également liée à la durée de la vie humaine, à la mémoire collective, et à la capacité de rebond.
Nous voyons souvent en coaching des personnes qui ont peur de changer un comportement car cela comporte un risque. A titre d’exemple “ briller comporte le risque d’être jalousé par les autres “. Mais la personne concernée dans ce cas 1. ne mesure pas le risque de ne pas le faire (rester dans l’ombre, ne pas être vue, être écrasée ou oubliée…) 2. ne perçoit pas que son appréhension du risque impacte son comportement de manière inconsciente et se mue en certitude de problème, c'est-à -dire une probabilité d'occurrence proche de 100%.
Plusieurs approches seront utiles pour sortir de cette inertie, diminuer le risque, et permettre de meilleures décisions : questionner ses croyances, revenir au contexte, et identifier l’existence d’un risque caché. Le coaching facilitera la mise en perspective et l’approfondissement qui permettra de tirer les fils d’une situation bloquée. Parmi les questions puissantes que le coach utilisera pour accompagner cette réflexion, on pourra trouver “ Comment savez-vous que ce risque existe ? “ “Dans quels contextes ce risque existe et dans quels contextes il n’existe pas ?” “Que risquez-vous à réussir ? “
📊 Les stratégies de "coping" telles que définies par Lazarus et Folkman aident à faire face au stress lié au risque. Elles se divisent en trois stratégies centrées sur le problème, les émotions et le support social.
Les stratégies centrées sur le problème visent à diminuer le mal induit par le risque ou à réduire sa probabilité. Les stratégies basées sur les émotions impliquent de reconsidérer la manière dont on vit le risque. Ainsi le voir comme une opportunité permettra de passer d’un risque subi à un risque choisi, lâcher prise lorsque la situation est incontrôlable permettra de mieux le traverser personnellement. Les stratégies axées sur le support social consistent à obtenir de l'aide pour mieux affronter le risque.
Appréhender le risque de façon clairvoyante permettra de maintenir notre énergie créative, d’éviter l’épuisement de nos ressources, et de développer notre capacité de rebond. La stratégie d’adaptation déployée au niveau du problème est souvent privilégiée dans nos sociétés cartésiennes. Il est grand temps d’y intégrer des stratégies développées au niveau personnel et interpersonnel ! Améliorer les stratégies de bien-être, diminuer les stratégies d’évitement, passer de la résignation - déresponsabilisation à la modification choisie de la situation, et passer de l’acharnement au lâcher-prise dans les dimensions non contrôlables, seront autant d’ingrédients à introduire dans notre plan d’action pour accompagner un progrès durable.
🤝 Le coaching génératif, avec son approche globale, permet de mettre en perspective les enjeux du système et ses enjeux personnels, et d'accompagner le déploiement de ces trois stratégies de façon coordonnée.
Le collectif Mainpaces
La parole à une vision prospective, et une attention portée au futur
Parole à Lucile Brachet, Co-directrice 50 Partners Impact
L’univers de l’investissement, parce qu’il n’est pas une science exacte et compose avec des aléas, est intrinsèquement lié à la notion de risque. Aux fondements même de la logique d’investissement se trouve le couple risque-rendement, ce fameux ratio risk/reward, devenu entre autres la boussole de ce qu’on appelle aujourd’hui le “capital risque”. Le capital risque est en recherche de performance et sait qu’il n’existe pas de rémunération élevée sans exposition forte au risque. Qu'il s’agisse d’un risque macro-économique, opérationnel ou de liquidité, le capital risque, ou venture capital, joue le jeu du risque, ayant bien compris que la prime de risque est rémunératrice.
L’avènement de l’investissement à impact agit comme un perturbateur, bousculant le traditionnel duo “risque-rendement” pour former le triumvirat “risque-rendement-impact”. Née dans un contexte d’urgences climatiques et sociales, cette nouvelle forme d’investissement ne cherche donc pas seulement à maximiser son gain financier par rapport au risque pris mais à maximiser l’impact positif additionnel généré. Les entreprises impact-native financées, parce qu’elles innovent au service de l’homme et de la planète, cherchent in fine à réduire notre risque. Un risque d’une autre nature, fondamentalement anthropique, car directement lié au dépassement des limites planétaires par l’homme. Un risque climatique et social dont la réduction devient la finalité de l’investissement à impact. Il ne s’agit donc plus ici de maximiser, de profiter, mais bien de réduire, réparer, régénérer. Ironiquement donc, plus l’investisseur à impact prend un risque et plus il augmente ses chances d’en diminuer un autre, tout aussi capital. Plus je risque, et moins nous risquons tous ? A ce titre, le capital risque, parce qu’il place le risque au cœur de sa raison d’être, devient un outil formidable de soutien aux développements de solutions à fort impact.
Pour cela il nous faut déconstruire l’idée selon laquelle l’investissement à impact est plus risqué par nature, voire considérer qu’il pourrait être plus résilient à long terme. Le véritable risque ne se trouverait-il pas davantage dans l’immobilisme ? Sans tomber dans la course à l’innovation ou au techno-solutionnisme - l’objectif est aussi de ralentir -, il me semble que nous avons plus à perdre de ne pas investir notre futur, de ne pas investir pour demain. Le GIEC estime aujourd’hui ce que le changement climatique et l’effondrement social pourraient nous coûter. ll est démontré que les coûts à court terme de la transition sont dérisoires par rapport aux impacts financiers d’un changement climatique non maîtrisé, dont il est permis de penser qu’ils sont encore largement sous-estimés. Car que savons-nous des risques non prévisibles ? Avec le risque vient aussi la puissance de l’imprévu, et son coût associé. Dans ce contexte où l’imprévisibilité de notre monde augmente, le plus grand risque est donc surtout de ne pas en prendre assez vite.
Un monde qui change est aussi un monde avec de nombreuses opportunités à saisir. En Europe et en France, de plus en plus d’entrepreneurs se lancent dans la création de projets à impact. De leur point de vue, le goût du risque est plus fort que son coût, il est mis au service d’une cause commune et d’un projet de société, profondément écologique et inclusif. Le risque est ici une aventure, dont peut naître l’accident, mais aussi et bien sûr, l’inespéré. Un imaginaire optimiste qui peut donner une bonne raison aux investisseurs d’embrasser ce risque et de travailler à des mécanismes de financement pour soutenir ces projets d’un nouveau genre.
On associe souvent risque et courage. C’est en effet un courage intellectuel et moral que de mobiliser le pouvoir financier au service de notre risque collectif, dans un contexte sociétal de plus en plus sécuritaire où le principe de précaution domine. Il me semble que c’est aussi cela notre mission et notre responsabilité en tant qu’investisseurs à impact. Cultiver notre risque au service des autres, dans un savant équilibre entre raison (utile pour mitiger notre risque) et émotion (sans émotion par rapport au risque, il n’y a pas d’action ! nous dit la finance comportementale), face aux enjeux du monde.
Puissance du risque, espérance d’impact, faisons nos jeux pour un avenir plus durable. 🌏
Evènements Mainpaces et nouveautés, restez informés !
A lire ou relire !
Nous sommes très heureux de vous annoncer le déménagement de Mainpaces au Palais Royal le 1er juillet prochain.
Nous souhaitons que ce havre de paix en plein cœur de Paris, emprunt d'histoire, de beauté et de nature, soit pour vous un lieu propice à la réflexion, à l'énergie et à la créativité.
Nous avons hâte de vous y retrouver lors de vos accompagnements !
Mainpaces vibes s'adresse aux dirigeantes et dirigeants qui souhaitent travailler en collectif (8 à 10 personnes) leurs enjeux de leadership, management et soft skills :
Passionnante, inspirante, ou pratique, une œuvre sélectionnée pour vous pour un bon moment de récupération active
Mike Horn - Aventurier-Explorateur - Poser un cadre pour vivre libre
Podcast Génération Do It Yourself
“ Si tu attends d’avoir 100% des informations avant de partir, tu ne pars jamais. " Dans ce podcast on parle bien sûr d’exploration, et avec elle de risque et de décisions. "Je suis là parce que j'ai choisi d'être là. Après il faut un peu de discipline".
Interrogé sur ses histoires à dormir debout, qui frôlent parfois la tragédie, Mike invoque le désir de survie viscéral au moment de prendre des décisions vitales. C'est un message d'espoir, et d'inspiration "Chacun de nous est unique, chacun de nous a quelque chose à porter. Il ne faut pas sous-estimer notre inspiration car elle change le monde".
Mainpaces est une approche unique du coaching exécutif, qui rassemble les voies du corps et du mental, pour développer son écologie personnelle, l'accès à ses ressources personnelles et à son plein potentiel. Elle s’inspire de l’accompagnement des sportifs de haut niveau, et s’appuie sur les neurosciences.
Nous accompagnons les dirigeants et C-levels dans une performance globale, basée sur l'alignement et la conscience. Pour cela, nous formons une équipe coordonnée pour conjuguer les techniques les plus efficaces et optimiser l’énergie et la clairvoyance du dirigeant, avec des coachs réputés, préparateurs physique et mentaux, et autres expertises, au service de votre accomplissement.
Nous répondons à votre appétit de progrès, d’alignement pro-perso, et de solutions durables, dans ces moments à enjeux, pour vous, et pour la Terre.
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