Jérôme est un aventurier, et notamment le deuxième français ayant gravi les sept sommets les plus élevés du monde sur les différents continents. Après un début de carrière traditionnel, il fait le choix radical de suivre un rêve. "De quoi je serai fier à la fin de mes jours ? Être, partager, l’amour, la découverte faisaient partie de ces ingrédients..."
Les performances qu'il a réalisées lui ont permis de se fixer des défis encore plus grands, comme celui de faire l'Everest en 2011. Dans cette interview, Jérôme montre la forte corrélation entre ses apprentissages dans des conditions extrêmes, et l'utilisation qu'il en fait dans sa vie, personnelle et professionnelle.
"En expédition tu ne peux pas agir sur la météo, les conditions de glace, la température. Tu vas te concentrer sur la stratégie, la technique, l’entente du groupe. [...] Je crois également que la notion de renoncement est plus claire en milieu extrême en termes de décision parce qu'elle induit un risque vital, alors qu’en entreprise, dans la vie courante, les curseurs sont moins hauts."
Privilégier l'importance à l'urgence. Animer les liens de l'équipe, en comprendre son interdépendance, font partie de ses enseignements. Et surtout, se poser les questions qui vont nous faire avancer vers un projet qui nous fait vibrer: “Est-ce que cela me met vraiment en mouvement ? Est-ce que je me donne les moyens de réaliser mon projet ?”.
Interview réalisée le 01/08/2023 par Thérèse Lemarchand, CEO Mainpaces
En effet je suis un aventurier, et je voulais revenir sur ce terme d’explorateur qu’on utilise parfois. Aventurier signifie être immergé dans un milieu inédit, extrême, et avoir un projet dans ce milieu là. Sportif aventurier, tu y ajoutes une notion de record et de performance. Un explorateur aura l’objectif de développer de la connaissance, pour soi et pour les autres. Il apporte une connaissance au monde. Moi, en tant qu’aventurier, je vais transmettre quelque chose en direct, je peux au mieux inspirer, donner à réfléchir, apporter des leviers d’action ou des déclencheurs, mais pas de connaissances nouvelles pour l’humanité. En anglais c’est plus simple, puisque “Explorer” veut aussi bien dire explorateur qu’aventurier.
Pour répondre à ta question, c’est d’abord un rêve d’enfant qui m’a mené là. Je lisais des livres d’aventuriers, et j’avais envie d’explorer certains milieux avec des questions d’enfants : le pôle Nord “qu’est ce que ça fait que de marcher sur l’eau ?”, le pôle Sud “qu’est ce que ça fait qu’avoir la tête en bas ?”, l’Everest “qu’est ce que ça fait qu’être aussi haut dans l’atmosphère ?”.
Ensuite il y a eu quelques étapes clés. De 15 ans à 19 ans, je me suis investi pour être footballeur professionnel. J’ai connu l’exigence et l’engagement du haut niveau. J’étais plutôt bon, mais pas assez pour percer. Je suis revenu à une vie “économique” (j’étais business manager sur Paris), et à 30 ans, je m'ennuyais dans mon travail. Je suis allé rencontrer une coach pour travailler à mon prochain projet professionnel. Sa première réaction a été de repositionner mon questionnement : "Est-ce que vous voulez vraiment faire un bilan de compétences, ou faire se rencontrer votre projet professionnel dans un projet de vie ?“
Le premier exercice que nous avons fait, la lettre du vieux sage m’a fait prendre conscience de ce qui était important pour moi. De quoi je serai fier à la fin de mes jours ? Être, partager, l’amour, la découverte faisaient partie de ces ingrédients ...
Ca a été une prise de conscience très claire du fait que j’avais vraiment envie de passer à l’action par rapport à ces rêves d’enfants.
Ma coach m’a ensuite aidé à poser les premiers pas qui ont engendré les seconds pas. J’ai mis en place les choses étapes par étapes, les compétences, les connaissances, le réseau de personnes nécessaires. Tout cela je l’ai construit progressivement.
Ma femme, plutôt sportive, m’a encouragé. Nous avons commencé par le Mont Blanc en 2002, suivi du Kilimandjaro, un sommet de plus de 5000 mètres en Bolivie, le camp de base de l’Everest. Puis elle a continué sur son propre terrain de jeu, le rallye des gazelles, les courses d’orientation dans le désert … Pendant ces 20 ans, chacun de nous deux a pu développer sa zone d’expression.
Mon approche est d’y aller pas-à-pas, et la question qui me guide est de découvrir progressivement tout mon potentiel et développer mes capacités, avec tous les paramètres ensemble.
Le risque est consommateur d’énergie, il te fait stresser. L’engagement physique et psychologique n’est pas le même en zone de risques.
Au Mont Blanc et au Kilimandjaro, j’ai développé mes compétences et constaté les capacités de mon corps en haute altitude.
En 2005, je suis allé sur un autre paramètre qui est celui de l’expédition. Cela implique de vivre l’isolement en altitude et de gérer la durée. Je l’ai fait en Inde et au Ladakh, à 7000 m d’altitude, c’était à la fois plus haut et plus long.
En 2007, j’ai tenté le Gasherbrum II au Pakistan, un sommet de plus de 8000 mètres. Je suis resté 6 semaines isolé dans un camp de base. Ça a été l’apprentissage de l’échec, les conditions météo n’étaient pas là, l’agence avec qui je travaillais n’était pas au rendez-vous non plus d’un point de vue matériel et technique. Je suis rentré bredouille.
En 2009, j’ai fait le Mustagh Ata en Chine, un sommet de 7500 mètres qui peut-être monté en skis de rando. Nous l’avons réussi, et c’était important pour nous car sur l’Everest, c’est à 7500 mètres que l’on commence à prendre de l’oxygène. C’est à cette date que j’ai posé le projet de faire l’Everest en 2011.
Je voulais être sûr que la montagne me plaisait, me confronter concrètement et de façon progressive aux situations, et vérifier que c’était ce que je voulais vraiment. Pour cela il y a deux bonnes questions auxquelles j’ai voulu le confronter :
Dans les milieux extrêmes, les risques sont les mêmes pour les aventuriers professionnels et occasionnels. La différence fondamentale réside dans le niveau d’engagement.
Tu ne peux pas être inconscient au danger si tu veux rester en vie. Il s’agit donc de poser clairement les valeurs du projet, et l’endroit où tu mets le curseur entre :
Il faut également définir sa capacité à renoncer.
Quand tu montes au plus haut, au plus froid, les comportements sont nouveaux, inconnus et parfois surprenants. La préparation consiste dans le fait d’évaluer les risques potentiels, et en fonction de cela de créer des automatismes.
Pour prendre un exemple, quand tu es à 8000 mètres sur l’Everest et que tu passes des relais sur corde fixe avec une poignée jumar, le froid, la fatigue, l’hypoxie induisent des risques de mauvaise manœuvre. L’entraînement va consister à te mettre le plus proche possible des conditions réelles, c'est-à-dire en équipement, avec un masque et des grosses moufles. Ces automatismes te permettent d'accueillir des éléments nouveaux en expédition. Nous nous sommes donc entrainés techniquement sur les parois du massif du Mont Blanc. Quand la technique est fiabilisée, les aléas portent sur les autres paramètres, le rythme, le froid, la fatigue, le manque de lucidité dû au manque d’oxygène.
Toute la préparation consiste à identifier les risques, développer des automatismes pour accueillir l’incertitude en situation.
C’est là que se situe l’aventure, c’est toujours une aventure humaine.
Pour les projets montagne on est plutôt franco-français, on se connaît car on a déjà fait des expéditions ensemble.
Les expéditions polaires rassemblent beaucoup moins de candidats. Nous constituons donc plutôt des équipes internationales sur une vision au départ, et c’est sur le terrain que l’on se rencontre et se découvre mutuellement.
Dans les 2 cas, chacun a la perception qu’on est en logique d’interdépendance. C’est quelque chose d’extrêmement fort. Tu ne peux pas faire sans les autres. Les contributions positives ou négatives de chacun ont un impact majeur sur le groupe. Comme dans une traversée en bateau, on part tous ensemble, on revient tous ensemble, et si on s'arrête, c’est tous ensemble. Alors si quelqu’un renverse son bidon de fuel, toute l’équipe va devoir se rationner, tout le monde perd.
En entreprise on peut percevoir ces liens, cette notion d’interdépendance existe, mais elle est peu vécue comme la capacité de chacun à dépasser ses intérêts personnels. En expédition, c’est le lien qui fait que l’équipe tient. Il repose sur le fait de s’accorder sur les valeurs du projet, sur cet équilibre performance vs sécurité, et sur la mise en place des règles de vie qui se fondent sur ce principe d’interdépendance. Cela amène à des fonctionnements où tu dépasses le “on s’aime bien”. On peut s’engueuler tous les jours. On dépasse la bonne entente, parce que je suis forcé de prendre soin de moi, soin de l’autre, dans tout ce qu’il est et aussi dans ses faiblesses.
Oui, c’est fondamental. Le principe que l’on se donne est l’expression de ses émotions et de ses états d'âme. C’est indispensable à la maîtrise de l’énergie pour pouvoir adapter l’effort à ses capacités du moment.
Nous avons des rituels matin et soir dédiés à cela. Nous abordons les paramètres météo, et les paramètres de l’équipe. Se créer le moment qui permet de se dire les choses est essentiel. Si je suis fatigué physiquement et énervé mentalement, je crée une énergie négative qui va ressortir à un moment donné. On s’autorise et s’encourage donc à se dire quand ça va mal.
La maîtrise vient avec l’expérience. J’ai la capacité d’adaptation d’un être humain normal. Je suis monté très haut, mais si aujourd’hui on faisait une expédition ensemble, il faudrait que l’on passe les paliers ensemble. En revanche, si tu découvres tous les symptômes du manque d’acclimatation, tu vas avoir plus de stress que moi. À plus de 4 000 mètres, on aura tous les deux mal à la tête, des nausées, pas faim, pas soif, et toi tu vas me dire que tu es au bout de ta vie, émettre des signaux plutôt négatifs. L’expérience d’après tu revivras les mêmes symptômes, mais pas la même perte d’énergie physique ou mentale. Et donc ton comportement par rapport au groupe ne sera pas le même. Tu seras forcément plus calme, et alors tu pourras donner de l’énergie aux autres.
C’est toujours cette notion d’expérience pas-à-pas, qui te permettra de développer tes capacités, de découvrir tes limites, et donc de mieux gérer les situations difficiles.
J'espère ! Je ne sais pas le mesurer. Ce qui est sûr, c’est que les expéditions m’ont permis de développer une meilleure acceptation que rien ne se passera comme prévu. C’est le point de référence dans ces milieux là. L’expédition dépend de toi, mais aussi de paramètres externes, d’évènements imprévisibles, incertains.
Cela m’a également amené à différencier le niveau d’exigence et l'engagement. Dans un environnement incertain ton exigence n’est plus sur le résultat, il est sur le niveau d’engagement.
C’est très clair dans un environnement extrême, ça l’est beaucoup moins dans la vie de tous les jours. Cela implique de bien faire la part des choses sur les événements sur lesquels je peux réellement agir, vs les éléments qui sont hors de contrôle. En expédition tu ne peux pas agir sur la météo, les conditions de glace, la température. Tu vas te concentrer sur la stratégie, sur la technique, sur l’entente du groupe. Dans l’environnement de l’entreprise, bien comprendre ta marge de manœuvre, qu’est-ce que je peux faire réellement, ne pas faire, qu’est-ce qui dépend ou non de moi, savoir ce que je peux influencer, n’est pas toujours évident. Ces expéditions m’ont aidé à avoir une meilleure lecture, dans les situations de la vie courante personnelle et professionnelle, de ma marge de manœuvre et de ma marge d’action.
Je crois également que la notion de renoncement est plus claire en milieu extrême en termes de décision parce qu'elle induit un risque vital, alors qu’en entreprise, dans la vie courante, les curseurs sont moins hauts. Mais les questions posées - d’y aller, d’insister, ou d’attendre ou de reculer, de doser son effort, doser son exigence ou celle que l’on pose sur les autres, de faire la différence entre la peur et une forme de lucidité - sont récurrentes.
Tu sais, le plus dur en environnement extrême est de garder ta lucidité. Quand tu es seul, tu peux peut-être rester lucide si tu as bien géré ton énergie physique et mentale. Mais quand tu es en équipe tu vas aussi devoir traiter des stratégies individuelles. Quand on est fatigué on a plutôt une lecture de l’environnement qui est anxiogène et on voit du risque partout. Quand on est super motivé on va dire "je suis prêt, je veux y aller". Donc chacun, en fonction de son état du moment et de ses enjeux, va tirer le groupe dans un sens ou dans l’autre. Même en accord sur les valeurs, tu ne vas pas forcément avoir la même lecture des évènements qui t’amènent à prendre la bonne décision, tu peux y mettre une projection idéalisée, déconnectée de la réalité.
Le plus dur pour prendre la bonne décision est ta capacité à rester lucide tant sur les valeurs du projet, que sur tes capacités individuelles et les capacités du collectif. Tu dors mal, tu manges mal, tu as froid, il faut aller vite. Bien sûr dans le cas d’un danger grossier identifiable par tout le monde il y a consensus absolu, personne n’est suicidaire. Mais globalement la capacité à renoncer reste empirique.
Oui, cela peut nous aider dans le monde incertain dans lequel nous sommes. Si tu es tout le temps à fond, drivé par des priorités qui sont l’urgence et non l’importance, si tu n’es pas en logique de poser un projet, dans la direction de ton intention, alors tu es en perte d’énergie. Tu consommes de l’énergie qui n’est pas au service d’un projet ou de tes aspirations. En perte d’énergie physique et mentale tu ne seras pas lucide. Tu ne seras pas en mesure de décider ce qui est essentiel, ce qui est important, prioritaire, ce que tu veux apprendre, la décision que tu veux prendre. Tu seras dans l’agitation. On est très agité aujourd’hui, on est dans l’incapacité à mobiliser son attention, sollicités par de multiples notifications.
Quand tu es en milieu extrême, tu as la perception que tu n’auras pas de seconde chance. Si tu tombes dans une crevasse, c’est terminé. Cela t’amène à te dire qu’il faut être lucide dans ta lecture de l’environnement et les décisions que tu prends, et donc reposé le plus possible, pour analyser au mieux les éléments de la situation, qu’ils soient internes - liés à l’équipe - ou externes. Pour nous, maintenir notre niveau de vigilance est une nécessité. On n’est pas dans l’incantation.
Dans nos expéditions il y a bien un objectif, mais nous sommes dans une logique de performance humainement durable. On ne peut pas faire de sprint. On ne peut pas faire un record un jour qu’on va payer ensuite pendant 3 jours. Le “humainement” est au sens collectif du terme, et on met le focus sur "l'humainement durable” au service de notre objectif final. C’est ça qui m’intéresse dans la différence que je fais entre le sport et l’aventure.
Dans la performance sportive, je vais me mettre au meilleur niveau de performance pour réussir mon match de samedi, et je peux m’y préparer. Il y a plein de paramètres, d'incertitudes, mais j’ai une projection mentale précise.
En aventure c’est un peu différent. Je ne sais pas s’il va faire beau samedi et si je pourrai partir. Le paramètre numéro 1 sera la lecture de l’environnement, ce qu’il m’offre, et des capacités de l'équipe à ce moment-là. Si aujourd’hui on peut y aller car il fait beau, qu’est-ce qu’on décide, est-ce qu’on saisit cette opportunité, en acceptant que l’équipe, l’individu, ne sera jamais à son meilleur niveau de performance à ce moment-là ? Tu changes l’ordre des priorités de la décision. L'équipe et moi devons être en capacité d’avoir un niveau de performance acceptable pour pouvoir saisir ou non ces opportunités. C’est plutôt dur, car si on fixe l’exigence à un niveau proche de la perfection, on ne se sent jamais prêt pour saisir les opportunités. Intellectuellement ce n’est pas facile de réussir le bon dosage entre niveau de performance acceptable et décision de saisir une “fenêtre météo”.
En tous cas, c’est le chaînage que l’on met en place, on se focalise plutôt sur le renforcement de la capacité d’adaptation de l’équipe face aux circonstances, de sa “robustesse”, de son “anti-fragilité” (pour reprendre le terme de Nassim Nicholas TALEB). Et c’est ce que j’essaye de déployer également dans ma vie courante. Ce n’est jamais évident, parce qu’il y a de la fatigue physique et mentale, il y a des situations où on n’est pas au niveau requis, mais c’est ce qui me guide.
C’est toujours la question du “pourquoi”. En fait ce que j’aime dans tout ça, c’est d’abord le sentiment d’être privilégié, d’être dans des environnements exceptionnels qui te remettent à ta place sur terre, qui te remettent en perspective, qui te font prendre conscience de ta vulnérabilité. C’est un privilège de vivre ça, d’être dans le beau, de retrouver mon animalité, ma place, ma condition humaine, pas plus forte que la nature.
Le deuxième élément de motivation est l’aventure intérieure, surtout en montagne :
Le troisième moteur est le luxe que j’arrive à m’offrir de prendre du recul sur ma vie. Dans ces environnements, tu perds tes repères habituels, tu es loin de tout, tu peux ne voir personne pendant 20 jours, rester en huis clos dans une immensité. C’est une libération de l’esprit qui permet naturellement à des pensées d’émerger, de penser aux gens qui sont importants pour toi, d’avoir des envies qui remontent à la surface… Ces éléments arrivent tout seuls, et ça me plaît. C’est un rendez-vous avec moi-même qui me permet de faire le point et qui re-questionne mes priorités d’un point de vue personnel et aussi professionnel.
Je me reconnecte à la nature et j’ai ma place là-dedans, et je me reconnecte à ma nature, je la découvre, je la fais émerger, je la travaille. C’est ça qui me motive, au-delà du challenge, et des sensations physiques que j’aime également. J’aime ressentir, j’aime l'expression des sens. Tout cela est un luxe, mais c’est aussi un besoin.
Cette idée d’y aller pas-à-pas me guide. Tout ce que j’ai fait, je l'ai fait à pieds, à la vitesse de la marche. Le pas-à-pas est une progression dans la durée. Pour moi tous ces projets sont un véritable apprentissage, une découverte et une construction de mes capacités, ils créent un chemin de confiance en moi.
Le pas-à-pas représente aussi l’idée de l’instant présent. Quand tu fais 650 kilomètres pour aller jusqu’au pôle Sud, tu ne peux pas faire des simulations dans ta tête, tu es dans l’instant présent. Tu fais un pas, et tu prépares le prochain. Tu as une construction de toi qui se fait moment après moment, et avec ça le développement de tes potentiels et de tes compétences.
Je voudrais les encourager à explorer pour agrandir leur zone d’expression. Essayer de se mettre en déséquilibre, en recherche, en exploration par rapport à des logiques de routine, découvrir de nouvelles capacités, et aussi se confronter à ses limites. Qui je suis dans le monde professionnel ? Si je fais une activité nouvelle pour moi, qu'est-ce que cela me permet de découvrir sur moi, comme limite ou comme nouvelle ressource ?
Je crois que pas-à-pas, avec une capacité à se projeter, le goût de l’effort et de la persévérance, l’exploration est un chemin de croissance et de satisfaction.
Propos recueillis par Thérèse Lemarchand