La confiance, être et avoir
Le récent séisme qui a agité le monde des cryptomonnaies n’a pour l’instant pas eu d’effet sur le système financier. Malgré son succès, le secteur des cryptos est resté assez fermé sur lui-même, et on ne trouve aucun banquier traditionnel dans les créanciers de FTX et des autres plateformes qui ont fait faillite. Le secteur traditionnel n’a pas eu confiance dans ce système qui s’est développé en cercle fermé (TTSO, 25/11/2022).
La confiance, une économie ?
🫰 La confiance est à la base des services financiers et juridiques, qui ne peuvent se dérouler que dans un contexte de sécurité pour les transactions traitées. À priori, la valeur d’une banque réside dans le fait que l’argent déposé ne va pas être détourné, falsifié, la valeur d’un avocat d’affaires dans le fait qu’il crée un dispositif qui va sécuriser les interactions des parties prenantes concernées.
⌨️ Le secteur de la Tech s’est emparé de ce sujet, en créant des instruments qui renforcent la confiance des interactions, ou limitent la source de défiance (fraude informatique, hacks, …) avec des systèmes tels que ceux développés par l’entreprise Shift Technology pour le monde de l’assurance.
Toute l’économie collaborative (BlaBlaCar, Airbnb, LeBonCoin...) a émané de cette capacité à industrialiser la confiance. Elle réhabilite des activités anciennes comme le troc, le recyclage d’objets usagés, et les circuits courts de vente de produits agricoles, en industrialisant les indices de réputation d’un individu qui autrefois ne pouvaient s’évaluer que dans une proximité familière. Rachel Bostman, égérie de l’économie collaborative, affirme à son propos : « La confiance sera la nouvelle monnaie de XXIe siècle ».
La confiance pour gérer l’incertitude
👁️ D'un point de vue individuel, la confiance est la capacité à avoir les compétences qui nous permettent de gérer l'incertitude. C’est une méta-compétence (Jacques Fradin), c’est-à-dire une compétence acquise qui permet d’acquérir d’autres compétences plus axées sur la performance. Les méta-compétences, comme peuvent l’être aussi la conscience de soi, l’intuition créative, l’adaptabilité, la gestion du temps,… sont des passerelles infiniment utiles vers à peu près tout ce qui mérite d’être appris.
La vie nous amène à être confronté à un nombre croissant d’expériences que l’on n’a pas vécues, à une fréquence qui s’accélère. L’autre est par nature la zone de non-contrôle, susceptible de nous plonger dans l’imprévu. L’absence d’expérience fait peur, et la personne sans confiance ne se sent pas légitime à affronter la situation à laquelle elle se retrouve confrontée. La confiance va naître de la façon dont on va réussir à mobiliser ses ressources propres pour s’appréhender soi (éviter le stress et des comportements inadaptés), l’autre (avec la vulnérabilité que la confiance en l’autre implique), et ce que la vie propose (qui relève d’une forme de foi). La confiance s’incarnera dans une manière de se sentir capable à faire face à l’inconnu, à « ne s’attendre à rien et être prêt à tout ».
La confiance se nourrit d'expériences vécues
La confiance protège de la peur, et atteindre un bon niveau de confiance ou comprendre cette capacité réside d’un apprentissage, d’un développement personnel dont le coaching fait partie. L’absence de confiance se nourrit de croyances, et de tout ce que l’on a pu fait croire à l’individu depuis sa naissance. La personne laisse dans l’oubli toutes les petites expériences utiles, mais qui ne rentraient pas dans l’histoire principale dans laquelle elle était plongée, et la place qui lui a été assignée.
Quand on rappelle et reconnecte ces expériences, la personne est capable de se raconter une autre histoire, dans lesquelles la somme de ces expériences retrouvées seront autant d’apprentissages constituant un socle de confiance.
Avoir des buts au travers desquels nous apprenons à nous affirmer de mieux en mieux et de plus en plus, et se sentir acteur sont des éléments clés d’une solide confiance en soi. La confiance en soi est le carburant qui va nous permettre d’agir, de prendre des décisions, de faire valoir nos droits et nos envies (intégrité et responsabilité de soi), d’oser, de croire en nos capacités afin de faire face, même aux situations les plus complexes.
Face à un stimuli, à une interaction, dans l’action, la confiance est un état d’Être.
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