Rencontre avec Thérèse Lemarchand, fondatrice de Mainpaces

« Suis ton moteur profond, chaque brique que tu poses a un sens, même s'il ne se dévoilera peut-être que plus tard.»

Fille sportive, je suis issue d’une famille nombreuse et d’origine bretonne. J’aime la glisse, la mer est mon élément, et j’ai gardé de mes années de gymnaste le plaisir du mouvement et l’esprit de compétition. Ma scolarité pourrait être qualifiée d’exemplaire, ouvrant un chemin tout tracé. C’est sur cette voie que je commence ma carrière chez EDF à l’ingénierie nucléaire. Mais la vie réserve des surprises !

Je suis enceinte de mon premier enfant quand mon mari a l’opportunité professionnelle de partir à Singapour pour quelques années. En 1998, le projet du nouveau réacteur EPR sur lequel je travaille est encore loin du déploiement et Singapour est exotique, pleine de promesses et facile à vivre avec un nouveau-né. Nous sautons sur l’occasion de partir. 

Au premier café d’accueil auquel je me rends, un peu solitaire, je prends dans la figure la représentation de « femme d’expat », et je me sens beaucoup trop jeune pour ça. Je prends donc mon CV d’ingénieure sous le bras et, poussée par un désir esthétique et l’envie profonde de me rapprocher de la création, je fais le tour des galeries d’art contemporain de Singapour pour me remettre au travail. 

Opera Gallery était la plus grosse galerie d’art contemporain de Singapour et Gilles Dyan, son directeur, m’écoute me présenter en souriant et me lance : « OK, reste là quelques heures, observe et essaye de vendre quelque chose ». 

Gilles me fait confiance. Je resterai chez Opera Gallery pendant tout notre séjour à Singapour, et c’est là, au contact des œuvres et des collectionneurs que j’apprends à écouter, ressentir, et vendre. Une ouverture quotidienne sur le monde, et un sentiment de plénitude renforcé par mon kilomètre de natation rituel, seule dans le bassin de la résidence à l’aube. Mais c’est déjà l’heure de rentrer en France. 

J’accueille la naissance de mon deuxième enfant, ma fille, et prends un congé pour création d’entreprise d’EDF. Je continue en free-lance dans le domaine de l’art contemporain, à l’époque où le web explose (2002). Avec Enviedart.com et Arcturus je pose un premier pied dans le web et le monde de l’entrepreneuriat, et me nourris de la création contemporaine. 

Jusqu’à ce que mon congé arrive à son terme et que les choses se précipitent. J’ai la joie d’accueillir mon troisième enfant, et ne trouve pas de projet suffisamment concret et ambitieux pour prendre la décision de quitter définitivement le Groupe. Brouillard. Je retourne chez EDF, à la Direction Commerciale, au moment clé de l’ouverture du marché de l’électricité. Je découvre un nouveau terrain de jeu, celui des contrats stratégiques, de la négociation, de la représentation, et de la vente complexe. J’y suis légitime et appréciée, et mon avenir professionnel est assuré. Yoga, méditation ou jogging sont redevenus mes routines quotidiennes d’incarnation. Me voilà revenue sur les rails, mais lesquels ?

Ma hiérarchie m’intègre dans le programme « hauts potentiels », dans lequel je bénéficie d’un coaching. Cet accompagnement devait préciser mes ambitions au sein du Groupe, mais paradoxalement il fera émerger le désir de le quitter. Cette fois je démissionne. 

Mon envie d’entreprendre dans le domaine de la culture, où je continuais pendant ces six ans chez EDF à entretenir des rencontres et des idées, revenait au premier plan. Le projet de fusionner l’émergence du crowdfunding et le mécénat s’impose sous la forme de Commeon, une plateforme de mécénat participatif, pour promouvoir l’implication citoyenne dans ce secteur essentiel à notre humanité.

Sa création et son développement sont une vraie aventure entrepreneuriale et, sans filet, je suis pleinement à ma place. J’apprends au contact d’entrepreneurs à me défaire des règles de grandes entreprises, et je deviens autonome. Je me révèle encore plus efficace, plus inventive, plus audacieuse. Je me mets au surf à la même période et c’est une autre révélation. Été comme hiver, il prend le pas sur nos séjours en montagne. Persévérance, humilité, et plaisir intense de ressentir cette alliance avec la puissance de la vague s’y combinent. J’adore cela et ce n’est pas anodin. Car je vis également comme beaucoup de mes pairs, des montagnes russes émotionnelles. En 2019, je cède l’entreprise à un Groupe de communication et marketing pour le secteur caritatif, et j’accompagne pendant plus d'un an cette fusion, jusqu’au tout début de cette fameuse période de confinements successifs de 2020, hasard du calendrier. 

Soudain j’ai du temps. Le temps de me ressourcer, et de chercher l’inspiration auprès d’entrepreneurs qui partagent la même envie d’impacter positivement le monde. 

Des connexions commencent à se faire dans ma tête, et des idées maîtresses autour des enjeux de développement en émergent. Des principes fondateurs. En résonance avec les changements et l’accélération du monde, sont indispensables dans nos métiers : notre capacité à appréhender la complexité du monde et de ses interdépendances, à apprendre et à progresser, à penser nos organisations en mouvement, à développer la qualité de nos interactions, à renforcer notre capacité de décision et la justesse de nos choix. Une entreprise est toujours à l'image de ses dirigeants. Il faut que l'on s'équipe pour accompagner la vie sur Terre. Comment mon expérience peut-elle servir à accompagner ces changements ? 

C’est au réveil que l’idée de Mainpaces est née un matin d’avril 2021. L’idée que le corps, comme pour les sportifs de haut niveau, doit faire partie de l’accompagnement des dirigeantes et des dirigeants.

Nos ressources sont immenses, et les mobiliser s’apprend.

Tout s’accélère quand on a rendez-vous avec soi. Je clarifie la vision, je rassemble un conseil scientifique, un collectif d’experts, et en janvier 2022 Mainpaces ouvre ses services. Dès le premier mois les retours de nos clients et de nos experts m’indiquent que cette vision était la bonne. 

J’ai mis de longues années à comprendre des choses simples. Chaque parcours est unique, et chacune des briques qui le compose a un sens, même s'il ne se dévoile parfois que plus tard. Ecouter ses intuitions profondes, répondre à cette nécessité intérieure, s'engager, explorer ses limites, permettent de tracer son propre chemin. Voilà ce qu’aujourd’hui, je souhaite pleinement à toutes les personnes que Mainpaces accompagne : accomplir pleinement ce qu'elles ont envie d'accomplir, qui les pousse profondément à agir, avec l'énergie de la cohérence et de la vie, dans la joie.

Thérèse Lemarchand

CEO, Mainpaces

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