Acteurs du changement
20°C, 30°C, le mois d’octobre 2022 en France s’est montré plus chaud que jamais. Quand nous commençons à prendre conscience, après plus de 30 ans d’alertes du GIEC, que nous sommes concrètement touchés dans notre confort ou dans nos modes de vie, il est en fait déjà question de survie. De quoi avons-nous besoin pour nous mettre en mouvement ?
Quand les comportements sont très ancrés, ce n'est pas qu'une question de motivation
Les coachs le savent bien, poussé à bouger, l'individu change quand la somme de ses inconforts est supérieure à la somme de ses conforts.
Si l'évolution dans laquelle on est plongé est linéaire, quand on passe la médiane de 50% de risque, il n'est pas trop tard pour réagir puisque le jour d'après, nous sommes à 51%, puis 52%. Mais c’est aussi prendre le risque du syndrome de la grenouille dans une casserole d’eau.
Quand l’évolution est exponentielle, il y a une urgence à l’action. Mais le cerveau humain a du mal à comprendre ces phénomènes exponentiels, qui guident également l’évolution de la tech depuis le loi de Moore en 1965.
Un choc de conscience peut nous faire changer radicalement de cap. En accompagnement, il est de la responsabilité du coach d'amener son bénéficiaire à prendre conscience de la suite de son évolution, et à anticiper les effets de bord, afin d'éviter de franchir un point de non retour, et de s'approprier une nouvelle voie.
C'est là où le collectif prend son importance
En top down, l'Etat ou une autorité supérieure, décorrélée de la somme des individualités, se doit d'intervenir avec le plus d'anticipation possible sur les secteurs subissant des évolutions exponentielles. Climat et biodiversité font partie de ces secteurs.
En bottom up, les mouvements citoyens et associatifs jouent également ce rôle de vigie et d’alerte, et peuvent stresser le système jusqu’à le faire bouger. Est-ce que le choc déstabilisateur nécessaire pour faire sortir le business as usual de ses ornières impliquera une aile combative ? L’histoire des luttes passées étudiée par Andreas Malm dans Comment saboter un pipeline met en évidence l’exception que constitue la non-violence du mouvement pour le climat dans ces types de revendication.
Dans un monde complexe, nous vivons tout cela de façon simultanée.
Du linéaire, de l’exponentiel, des changements individuels, des mouvements collectifs, des transformations de société et d’environnement. La transformation de la personne s’inscrit dans un contexte évolutif. C’est cette dialectique entre la personne et l’environnement (dialogue intériorité - extériorité), qui lui permet d’être plus agile avec son environnement, et de conduire à un engagement responsable en termes de pensée, de parole et d’action.
🧠 Mais notre cerveau nous joue des tours ! Pressé par le temps et l’efficacité, il sélectionne, pondère, interprète, extrapole les informations dont il dispose, en fonction de notre histoire personnelle.
D’où l’importance :
-
de se préserver des endroits où lâcher prise. Ne rien faire. Observer. Plonger en soi comme un observateur curieux, se plonger au milieu de la nature et du vivant comme l’un de ses membres fraternels. Ressentir. Régénérer ;
-
de multiplier les points de vue. Des comportements s’affrontent, pessimistes, optimistes, éco-anxieux, neutres, qui peuvent-être une nature, un état d’être, une posture. Leur confrontation est nécessaire, pour stimuler la vigilance, sortir de nos biais cognitifs, envisager un futur commun, et comprendre ce qui fera la force d’une argumentation dans le monde de l’autre (fondamental en géopolitique) ;
-
d’identifier ses valeurs profondes, et énergiser notre transformation et celui de notre entreprise pour nous mettre en mouvement. Choisir d’être un leader authentique, c’est faire correspondre nos ressentis et nos principes, à nos actions, à nos attentes, et aux messages que nous souhaitons faire passer.
🧭 On en revient au sens, dans toutes ses dimensions. Le sens est un mot intéressant, car il inclue la direction (le futur désirable), la raison (le pourquoi), et la sensorialité (ce que l'on ressent). Le sens va justifier les efforts que l'on est prêts à réaliser. Et comme le rappelle Stéphane Houdet " parfois on se rend compte que des gens ont doublé, ont anticipé, ont agit sur nos rêves, et que cela peut se faire à plusieurs et de manière encore plus grande."
|