Les 5 enjeux du leadership au féminin

5 enjeux clés sont identifiés pour les femmes souhaitant déployer leur ambition, mais elles font encore face à des freins récurrents, liés en particulier à l’intériorisation par les femmes de schémas comportementaux, la relation aux émotions, la relation au sport et au corps.

L'évolution de la société donne une impulsion nouvelle au leadership féminin, mais le plafond de verre ne doit pas se transformer en falaise de glace, définie comme l’incitation faite parfois aux femmes, sous couvert d’une promotion, à accepter de nouvelles fonctions « glissantes » et à hauts risques.

L’accompagnement volontaire et authentique d’une nouvelle génération de dirigeantes qui n’a pas bénéficié d’un entraînement historique, culturel, et de réseau, est un impératif pour conduire avec succès ce changement. Le coaching intégratif favorise la prise de conscience de soi, et accompagne la levée des freins pour un changement durable.

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Féminin comme masculin, le leadership ne se décrète pas, il se choisit, et les belles carrières se construisent.

Au départ, il y a une impulsion, une volonté profonde, et cinq enjeux clés pour les femmes qui souhaitent déployer leur ambition :  

  • Être visibles : se rendre visible est essentiel pour conduire sa trajectoire, être choisie implique une reconnaissance partagée de ses compétences et de son potentiel 

  • Aller sur les métiers stratégiques : décider d’aller vers des fonctions managériales opérationnelles, centres de décision et d’impact direct sur le P&L de l’entreprise 

  • Faire du réseau : et fluidifier l’accès à la connaissance, acquérir certains réflexes, et développer sa capacité d’influence et d’action

  • Changer de schémas comportementaux : certains biais culturels, l’isolement, l’exposition à la différence et donc à la critique, la charge mentale,... pouvant conduire à des modes de fonctionnement automatiques handicapants

  • Être alignées : affirmer son style, sa propre identité professionnelle, et non la modélisation d’un leadership masculin dont l’incohérence avec ce que l’on est profondément peut conduire au naufrage

Des objectifs qui remontent en coaching, et dont l’atteinte est rendue difficile en raison de freins encore régulièrement observés chez les femmes.

Leadership féminin : les freins récurrents

1. L’intériorisation par les femmes de schémas comportementaux, liés à culture, aux rôles familiaux, à l’éducation

Un article de BPI France l’illustre avec clarté :

“ (...) Même après avoir accédé au poste de dirigeante d’entreprise, les femmes doivent faire face à des défis spécifiques, qui peuvent limiter leurs ambitions entrepreneuriales, le recrutement de collaborateurs et in fine le développement de leur entreprise. C’est notamment le cas de la gestion de leur agenda.

« La disponibilité en matière de temps représente la dernière frontière à l’égalité des sexes, argue Anne Boring [1]. L’effet de sélection s’opère alors contre les femmes, déjà sollicitées par leur vie de famille, et d’autant plus lorsqu’elles ont des enfants. Elles voient alors les portes se fermer devant elles au moment d’évoluer vers les carrières les plus rémunératrices, c’est-à-dire celles qui requièrent souvent plus de 35 heures de travail par semaine. » 

Les données tirées de la dernière étude de Bpifrance Le Lab illustrent ce phénomène. Si 39 % des dirigeantes de PME-ETI ont déclaré avoir remis en question la manière dont elles dirigeaient leur entreprise à la naissance de leurs enfants, seuls 27 % des hommes se sentaient concernés par la même idée. Dans un registre similaire, 32 % de ces cheffes d’entreprise ont déclaré s’occuper d’adultes fragiles (personnes âgées, personnes handicapées ou personnes malades), contre seulement 20 % des dirigeants au masculin. 

Malgré leur agenda surchargé, les cheffes d’entreprise continuent donc de prendre soin des autres membres de leur famille et aménagent leurs horaires de travail en conséquence (...). “

Cet extrait pose le paysage d’un environnement contraint et historiquement chargé, facilitant des comportements fréquemment rencontrés en coaching leadership féminin, tels que :

  • une estime de soi et confiance en soi altérée, qui va de pair avec une difficulté à oser faire des demandes : oser demander de l’aide, demander un accompagnement, une augmentation de salaire… et le formuler clairement
  • la création de freins internes (auto-sabotage)
  • une auto-censure par rapport à la prise d’initiative
  • une « charge mentale », encore augmentée par une certaine difficulté à déléguer
  • un « multitasking » peu compatible avec le recul réflexif donc la pensée stratégique
  • une réactivité bien différente d’un mode adaptatif (curiosité, souplesse, nuance, relativité, réflexion, opinion personnelle), mais dans le sens d’une sur-adaptation rendant difficile l’autonomie requise par les fonctions managériales, et favorisant le stress
  • un perfectionnisme (syndrome de la « bonne élève ») , différent de sens de l’excellence lié à une approche globale des situations et au sens du résultat.
  • un syndrome de l'imposteur, créant un malaise chez la personne concernée et pouvant provoquer des réactions disproportionnées (travail acharné >> risque de burnout ; découragement, procrastination).

2. La relation aux émotions

Les émotions sont une force quand elles sont comprises, intégrées, et maîtrisées. Elles permettent de rentrer en contact avec l’autre, de rendre le message plus efficace, et de créer une forme de contagion émotionnelle engendrant l’adhésion. Une communication émotionnellement maîtrisée permet ainsi d’être entendue, de réussir ses interactions, et de prévenir les conflits. 

D'un point de vue neuroscientifique, les émotions sont la représentation physiologique d'interactions entre les sens, la mémoire, les états du corps. Elles créent un mode particulier d'efficacité des processus cognitifs. Ce sont des indicateurs qui permettent au capitaine du bateau, au leader de naviguer. Ne pas écouter ses émotions revient à mener son business les yeux bandés.

A l’inverse, des relations professionnelles placées sous le signe de l’émotivité[2] plutôt que de l’intelligence relationnelle induiront une difficulté à s’adapter aux situations, une perte d’énergie importante liée à la gestion de ce stress. C’est une question d’équilibre et de maîtrise, une relation à la parole trop chargée émotionnellement au détriment de la réflexion pouvant créer des difficultés d’accès aux fonctions managériales, et impliquer moins d’agilité dans la gestion de réseaux professionnels.

3. La relation au sport et au corps

La liste des avantages du sport pour la santé est longue comme le bras, et nous ne la détaillerons pas ici. Au-delà de ces bienfaits de fond (réduction des risques de maladies ou accidents…) et de forme (renforcement des muscles et amélioration de l’image de soi…)  connus de longue date, les recherches dans ce domaine ont explosé ces dernières années.

Entre autres, l’exercice stimule le cerveau – et surtout l’aptitude à mener à bien des tâches qui exigent de l’attention, de l’organisation, de la planification – améliore le moral et réduirait les symptômes de la dépression et de l’anxiété chez certaines personnes. Mais certains points complémentaires essentiels sont à mettre en avant dans un environnement professionnel.

On observe souvent en coaching chez les femmes une relation à la performance et au challenge personnel peu affirmée. La pratique de la compétition dès le plus jeune âge, la recherche de résultats individuels ou en équipe, du dépassement de soi, et le développement d’une capacité de résilience permet d’intégrer une approche naturelle et motivée de ces enjeux. Hors une étude de l’INSEE menée en 2017 indique que 3 fois plus d’hommes que de femmes participent à des compétitions.

Le sport aide à connaître son corps, et à l’apprivoiser. Et cette compréhension du corps est essentielle pour se mouvoir et occuper l’espace avec aisance, projeter une image de soi ferme et assertive, et gérer son énergie au quotidien. Il est essentiel lorsque l’on rentre dans les enjeux de récupération, trop souvent oubliés par des dirigeantes surchargées qui finissent par s’épuiser dans une fatigue chronique.

Une personne active physiquement, sans surcharge pondérale, avec une bonne souplesse articulaire, pourra récupérer de façon active. Le corps en mouvement va permettre à la tête de se reposer. Beaucoup ne savent pas écouter les signes du corps "déconnecte" - ou "tu peux déconnecter en toute confiance", et poussent leurs capacités physiologiques au-delà de leurs limites avec des conséquences qui peuvent être dramatiques.

Quand on a progressivement oublié de solliciter son corps de façon variée, et que s'accumule là-dessus un certain nombre de perturbateurs (baisse de tension, moins d'oxygénation, inhibants ou limitant la conscience des choses - tabac, alcool, écrans,...), la capacité de récupération est faible et la “blessure”, quelle qu’elle soit, apparaît.

4. Leadership féminin : l’importance des “role models”

Les “role models”, vecteurs d’identification, sont des passeurs essentiels pour ancrer une culture du leadership féminin, simplement normale et assumée. Les dirigeantes restent encore proportionnellement trop peu nombreuses dans les médias et autres colloques. Même si la tendance évoluent, les quelques femmes à des postes clés identifiées comme telles sont souvent sur-sollicitées et sur-exposées. 

Certains secteurs d’activités restent encrore très « genrés », finance, Tech, industrie lourde, infracstructures, étant particulièrement masculins.

Le coaching génératif, voie d’accès au leadership féminin

L’accompagnement est un tremplin d’évolution vers le leadership féminin, sous réserve d’une démarche choisie et d’un engagement authentique.

Le coaching génératif favorise la prise de conscience de soi, et accompagne la levée des freins pour un changement durable. Ce temps choisi en présence d’experts permet :

- de poser un diagnostic sur soi (« état des lieux » de qui je suis à l’instant T) socle cognitif pour l’amorçage d’un changement

- de développer la compréhension des automatismes comportementaux et des obstacles qu’ils représentent

- une prise de recul par rapport à soi-même et à son environnement, qui ruisselle positivement sur les modes de communication et la socialisation

- de faciliter l’accès à l’autonomie par la découverte des motivations profondes (« désir »)

- une ré-appropriation du corps, socle de la personne

- de retrouver son alignement, une mise en cohérence globale et accès à la fluidité, voie d’accès vers sa propre identité professionnelle 

- d’intégrer des valeurs et des comportements liés à un leadership féminin accompli: responsabilité, solidarité, inscription dans un temps long, sens de la performance, capacité à fédérer, à gérer l’incertitude et la complexité, à résister aux obstacles.

Le leadership féminin, un mouvement de fond

Des évolutions majeures ont eu lieu ces 10 dernières années avec des accélérations fulgurantes depuis 3 ans. 

La société a intégré ces enjeux de diversité de genre et les barrières à faire tomber, et les évolutions règlementaires (loi Coppée-Zimmerman,loi Rixain) accompagnent le mouvement. La loi Rixain est un carrefour historique, à un moment où le principe des quotas a déjà fait ses preuves. Bien au-delà des conseils d’administration, elle impacte le pouvoir décisionnaire et opérationnel des entreprises, et va donc avoir un impact culturel global fort sur l’entreprise de demain. 


Mais le plafond de verre ne doit pas se transformer en falaise de glace,

définie comme l’incitation faite parfois aux femmes, sous couvert d’une promotion, à accepter de nouvelles fonctions « glissantes » et à hauts risques. L’accompagnement volontaire et authentique d’une nouvelle génération de dirigeantes qui n’a pas bénéficié d’un entraînement historique, culturel, et de réseau, est un impératif pour conduire avec succès ce changement d'un leadership féminin et masculin pleinement partagé.

Thérèse Lemarchand

CEO Mainpaces

[1] Directrice de la chaire pour l’entrepreneuriat des femmes à Sciences-Po et Bernard Fusulier, professeur à l’Université de Louvain

[2] Aptitude à s'émouvoir facilement, à réagir trop vivement aux stimuli même très faibles, caractérisée aussi par une insuffisance de l'inhibition, une incapacité à s'adapter aux situations nouvelles, imprévues

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