Lundi 20 mars 2023, le GIEC a publié son rapport de synthèse [1] afin d’éclairer l’action mondiale pour limiter le changement climatique. Il va falloir innover. A tous niveaux, dans notre manière d’être, d’agir, de consommer, de produire. Dans ce grand chamboulement s’opposent régulièrement technophiles et amoureux du vivant. Mais l’innovation ne peut pas être réduite à de la technologie, c’est le moment de la questionner comme une pratique engagée – individuelle et collective - dans la quête d’une humanité vivante et créative, intégrée à son environnement.
Cet article donne des clés pour être soi, et libérer sa capacité créative.
Miguel Aubouy [2], chercheur écrivain et entrepreneur, définit l’innovation comme une science [3], basée sur des principes d’universalité. Dans ce modèle, l’innovation part toujours d’une observation clé, qui induit une idée clé, elle-même transformée en objet clé, chacun de ces 3 éléments ayant des attributs bien spécifiques. Son protocole permet de déployer et objectiver des démarches d’innovation.
Une observation clé comporte 3 attributs : c’est a. Un Détail, b. Singulier, c. Méprisé. Cette attention au détail, à ce qui n’est pas communément partagé, à ce qui a été considéré comme insignifiant, est une attention portée à la profondeur, et aux signaux faibles, ces détails apparents et singuliers que sont les omissions, les lapsus, les transpositions , les schémas de répétition…
L’innovation au sens large (démarche artistique, recherche scientifique, entrepreneuriat …) requiert une rigueur, une détermination et un questionnement permanent qui renvoient l’innovateur à un questionnement sur lui-même et ses schémas de pensée.
Aller puiser à la source de notre potentiel et de notre créativité implique de s’engager profondément et de se-réinventer personnellement. Il est sans doute difficile d’innover durablement sans passer par un travail de déprogrammation - reprogrammation personnel qui peut emprunter la même voie que la démarche d’innovation : s’observer, se connaître en cherchant à éliminer les faux semblants, ses propres freins et l’ampleur de la chaîne de ses conditionnements (parentaux, familiaux, sociétaux…), reconnaître les pièges des phénomènes de projection, tenter d’apprivoiser ses biais cognitifs, repérer et déjouer les influences multiples qui éloignent de soi, peut-être aussi reconnaître et pactiser avec ses différentes identités pour ressentir sa singularité.
L’observation, la capacité associative, le sens critique, le questionnement, le recul, est au cœur de l’approche. Paradoxalement une meilleure connaissance et conscience de soi - et donc un approfondissement de sa propre subjectivité - va libérer les forces intimes et profondes de la personne, et révéler son potentiel de création.
Nous ne connaissons pas la réalité, nous la devinons au travers de moyens qui sont à la fois performants et imparfaits. Nos sens nous aident et nous trahissent. Nos savoirs et autres points de repères, sont pertinents dans un contexte et inutiles voire dangereux dans un autre. Ne vous êtes-vous pas déjà retrouvé à interpréter un “very interesting” anglais de façon trop enthousiaste, ou imaginer que vous pouviez grimper cette voie en escalade car vous étiez super entraîné en bloc, mais avec l’altitude et le vide perdre vos moyens car le contexte était très très différent ? Nos intuitions aussi ont leur part d’aléatoire et leur lot de projections, inductions, interprétations … à condition d’être à leur écoute.
Le coaching est l’art de l'observation et du questionnement. C’est détecter des signaux faibles, des détails singuliers. C’est tirer des fils qui permettent au bénéficiaire d'aborder des idées clés, et de construire un chemin vers la réalisation de soi. Le coaching part d'un point source vers un point cible, la transformation étant le cheminement innovant de la personne.
Que nous apprennent la neuro-biologie et les approches thérapeutiques ou complémentaires, dans lesquelles nous incluons l'ostéopathie, l'hypnose, les pratiques de pleine conscience et d’alignement corps-mental ?
Cette prise en compte permet d’aborder en particulier les blocages, les peurs, les croyances limitantes sous un nouvel angle complémentaire, et prendre appui sur les liens entre affects / cognition / respiration et mouvement, pour ré-ouvrir le champs des possibles.
L’innovation arrive quand on arrive à sortir du cadre, à requestionner ce qui paraissait évident pour faire différemment, en gardant l'objectif ou une intuition de l’objectif en ligne de mire. Croiser les pratiques pour rassembler de multiples expériences de vie en un récit unique qui nous constitue et sur lequel on peut prendre appui, constitue une base beaucoup plus large qui peut être l’objet de nombreuses libérations.
“La conscience est l’oeil du cyclone de nos vies”. Le choc d’un idéal retrouvé peut changer le sens de nos vies, c’est ce que le Pr Bitbol [5] appelle le choc de sens, en insistant sur l’importance de réparer les cicatrices biologiques qui entravent notre créativité pour répondre aux défis de notre époque.
Article rédigé par le collectif Mainpaces, mars 2023
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[1] Rapport de synthèse du GIEC : https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/03/20/le-rapport-de-synthese-du-giec-un-guide-pratique-pour-desamorcer-la-bombe-a-retardement-climatique_6166256_3244.html
[2] : Miguel Aubouy : https://www.linkedin.com/in/miguelaubouy/
[3] L'innovation comme une science : https://nivedition.com/products/linnovation-comme-science
[4] Niveaux logiques : https://fr.wikipedia.org/wiki/Niveaux_logiques
[5] : Michel Bitbol : https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Bitbol